Aimé Césaire : mort d'un poète
Là comme ça on ne dirait pas mais j'avais la poésie et je suis très touchée par la mort d'un des plus grand poètes du 20ème siècle : Aimé Césaire.
Indépendamment de son message politique, anti-colonialisme, et de son engagement, c'est un immense pète, et ses poèmes sont de toute beauté.
Je respecte l'engagement, attention, mais il est plus facile d'avoir des engagement politique que d'être un poète génial...
Un poème :
le soleil le bourreau la poussée des masses la routine de mourir et mon cri de bête blessée et
c'est ainsi jusqu'à l'infini des fièvres la formidable écluse de la mort bombardée par mes yeux
à moi-même aléoutiens qui de terre de ver cherchent parmi terre et vers tes yeux de chair de soleil
comme un négrillon la pièce dans l'eau où ne manque pas de chanter la forêt vierge jaillie du silence
de la terre de mes yeux à moi-même aléoutiens et c'est ainsi que le saute-mouton salé des pensées
hermaphrodites des appels de jaguars de source d'antilope de savanes cueillies aux branches à travers
leur première grande aventure: la cyathée merveilleuse sous laquelle s'effeuille une jolie nymphe parmi
le lait des mancenilliers et les accolades des sangsues fraternelles.
Aimé Césaire,
Les armes miraculeuses, 1946 (extrait)